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Nuits sans lumière 2022

8 Avr 2022

Le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement (CCEE) de La Réunion a un fort positionnement sur la sensibilisation de la protection et de l’éducation à l’environnement.

Des réflexions sur l’opération de sauvetage du Pétrel de Barau

En déclenchant le débat et le partage de pratiques adaptées au développement durable de l’île, le Conseil s’est tendu sur les problématiques méconnues du grand public.
En 2008, un constat a pu être fait :
la diffusion de la lumière est telle que, la nuit, La Réunion fait partie des sites les plus éclairés de la planète et visible de l’espace.

À partir de ce constat, deux questions ont guidé le CCEE dans cette réflexion sur l’usage de l’éclairage :

  • Quelles sont les conséquences de ce excès de lumière ?
  • Comment parvenir à un usage maîtrisé de l’éclairage ?

Une nuit noire nous est indispensable

D’antan, la nuit était dédié à l’unique repos. Avec le progrès de l’éclairage artificiel, de nombreuses activités nocturnes se sont développées (économiques, culturelles, d’agréments, …). Malheureusement, cet éclairage est trop souvent excessif et inadapté. Il a un impact négatif pour l’Homme et les écosystèmes environnants : une pollution lumineuse.

Trop d’éclairage nuit !

Un éclairage artificiel mal dirigé met en péril la biodiversité

Les éclairages inutiles ou mal orientés, c’est-à-dire dirigés vers le ciel, occasionnent de multiples nuisances pour notre environnement et nous-mêmes. En effet, ils affectent la faune (pétrels, tortues marines, chauve-souris,…), la flore (perturbation des cycles) et même l’Homme (trouble du sommeil, privation du spectacle du ciel étoilé, …). Ils alourdissent également la fracture énergétique, à la fois pour les collectivités, les entreprises et les ménages réunionnais.

Oiseau endémique de La Réunion

Certains oiseaux, selon le stade de leur vie, ont besoin d’une obscurité non perturbée. À La Réunion, c’est en particulier le cas des jeunes pétrels. Le Pétrel de Barau est un oiseau marin qui niche à La Réunion. Attirés par les éclairages au cours de leur trajet vers l’océan, beaucoup de jeunes ne survivent pas après un atterrissage forcé, ne pouvant redécoller. Espèce endémique de La Réunion, classé en danger d’extinction par l’IUCN depuis 2000, elle se reproduire chaque année de septembre à avril-mai.

Début de la reproduction en septembre, le Pétrel de Barau rejoint à la nuit tombée leurs colonies situés au niveau du Piton des neiges et du Grand Bénare. Par la suite, l’envol des jeunes poussins s’effectue en avril-mai à la nuit tombée pour rejoindre l’océan grâce au reflet de la lumière de la lune et des étoiles sur la mer.

Comment réduire cette pollution lumineuse ?

  • Utiliser un éclairage adaptées avec un faisceau dirigé vers le sol
  • Réduire les éclairages si on ne ressent pas le besoin
  • Éteindre les éclairages pendant les périodes sensibles pour certaines espèces (pétrels, tortues marines, …)

Chaque année le parc National de La Réunion, la SEOR et le soutien du CCEE organise les « Nuits sans lumière ».

Les « Nuits sans lumière » : Kosa i lé ?

Issue des réflexions au sein des commissions du conseil, l’opération de sauvetage du Pétrel de Barau par l’extinction des éclairages publics est passé de la réflexion du CCEE à l’opérationnel au sein de la SEOR. (Société d’Etudes Ornithologiques de la Réunion). Le CCEE de La Réunion invite tout à chacun à s’approprier cette opération dans un souci de protection de notre écosystème. Citoyens, acteurs institutionnels, nous avons donc tous un rôle à jouer pour protéger les espèces de notre île.

Le CCEE de La Réunion a participé à l’élaboration de la création du Parc National des Hauts. Depuis près de 40 ans, nous nourrissons des réflexions à destination des décideurs politiques. Notre conseil tend à proposer le développement d’une société qui allie autant notre culture intrinsèque, une transmission par une éducation adaptée à notre identité pour une meilleure protection de notre environnement.