In zourné pou anlériz gayar tapimandian nout Péi
À l’occasion des 20 ans de la «Journée mondiale de la diversité culturelle pour le dialogue et pour le développement de l’Unesco », le Conseil de la culture, de l’éducation et de l’environnement de La Réunion (CCEE) a organisé une série de conférence intitulé « In zourné pou anlériz gayar tapimandian nout Péi ». C’est donc, au MoCa à Montgaillard, samedi 21 mai 2022, que le public était invité à comprendre trois pratiques qui ont renforcé la construction d’un commun : nout manzé, nout lang, nout kiltir (l’espace social alimentaire, la langue et la musique).
Plusieurs conférenciers ont ainsi pu partager avec le public le fruit de leurs recherches sur ces thématiques. Laurence Tibère, professeure des universités à Toulouse a exposé son travail sur le rôle sociétal de l’alimentation à La Réunion. Sur la langue, l’écrivain Axel Gauvin a détaillé l’apport linguistique des différentes civilisations qui a fait émergé la langue créole. Enfin, sur la musique, c’est en trio que François Ménard (Fondateur du musée des musiques et des instruments de l’Océan Indien), Laurent Hoarau (Historien) et Guillaume Sansom (Chargé d’observation au PRMA) ont expliqué l’existence de marqueurs musicaux partagés liée aux interactions culturelles débouchant sur plusieurs styles de musiques : séga quadrille, séga variété et maloya néo-traditionnel. La journée s’est terminée par une séance d’échange avec le public sur les perspectives pour consolider ce commun et ce vivre-ensemble Réunionnais.
Le 21 mai 2022, suite logique d’une réflexion du CCEE
La célébration du 21 mai n’a pas été choisie au hasard. Elle est l’aboutissement d’un travail mené depuis 2019 lors du colloque inter-CCEE sur la question du dialogue interculturel. Il y a 3 ans, lors du colloque, 3 axes sont ressortis : la construction d’un commun, le renforcement du vivre-ensemble, et l’affirmation d’une identité réunionnaise. Il était important pour nous, CCEE de La Réunion, de voir quelles pratiques avait participé à la construction de ce commun. En nous basant, sur les travaux des universitaires, nous sommes donc parti sur l’espace social alimentaire, la langue et la musique. L’objectif est pour nous de mieux analyser les évolutions pour mieux se projeter dans la société réunionnaise de demain mondialisée et connecté. La question de fond est de savoir comment faire évoluer nos pratiques pour continuer à entretenir notre vivre-ensemble tout en gardant notre identité. Le CCEE de La Réunion s’inscrit dans cette démarche de réflexion et de prospective.
Un Conseil Réunionnais de l’Interculturalité, dernier cri !
La célébration des 20 ans de la journée du 21 mai, organisée par le CCEE, a été aussi l’opportunité d’accompagner le lancement du Conseil Réunionnais de l’Interculturalité (CRI). Ce nouvel outil s’inscrit dans cette vision d’entretenir ce vivre-ensemble à La Réunion. Il s’agit donc d’un nouvel espace de dialogue qui permettra à toutes ces composantes de mieux se connaître. Pour le lancement, ils étaient près de 27 personnes représentants 19 associations et fédérations culturelles de La Réunion. C’est symboliquement autour de la signature d’une charte de valeur que le CRI a posé sa première pierre.
L’association est ouverte à toutes les bonnes volontés qui souhaitent à l’image du dialogue interreligieux travailler sur le dialogue interculturel. En tant que premier président, Jerry Ayan a proposé déjà une série de travaux sur une journée du riz (aliment commun à toutes les cultures), un agenda commun à toutes les fêtes et célébrations localement, et l’élaboration d’un guide des cultures de La Réunion. Le CCEE c’est aussi un espace d’accompagnement dans la construction de projets.
Nou riz ansanm
Nous avons eu aussi le plaisir d’accueillir pour notre manifestation l’association Riz Réunion. Association d’acteurs agricole pour la réintroduction du riz dans notre île, Riz Réunion a pu distribuer tout au long de la journée des semences de riz au public. Son objectif est d’une part de sensibiliser à développer l’autonomie alimentaire des Réunionnais. D’autre part, les intervenants de l’association ont pu aussi expliquer les missions de l’association en termes de formation, d’accompagnement des agriculteurs et de sensibilisation aux scolaires.